Les derniers enregistrements de Claude Arrau

par Marc Darmon

Lorsque le grand pianiste d’origine chilienne Claudio Arrau est décédé en juin 1991, Philips a édité ses derniers enregistrements (1990-1991) dans une luxueuse collection. Ils sont consacrés à Schubert (sonates, impromptus), Debussy (Suite Bergamasque … ), Beethoven (quatre sonates) et Bach (Partitas).

Interrompues par le décès du pianiste, ces dernières sessions présentent souvent, de façon assez émouvante, des ensembles incomplets : il manque notamment les Partitas de Bach nos 4 et 6, deux morceaux de la suite Pour le piano de Debussy, un opus entier des impromptus de Schubert.

Ce qui caractérisait les derniers enregistrements d’Arrau des années 1980-1990 (Beethoven, Mozart, Liszt, Chopin), à savoir la beauté du son et la profondeur du jeu pianistique, était là porté à son extrême.

Le son de Claudio Arrau est probablement le plus reconnaissable parmi celui des pianistes contemporains. Sur un piano très riche en harmoniques du son fondamental, Arrau parvient à créer une très large palette de nuances qui magnifie le son lui-même. Parfaitement recréé au disque par les ingénieurs de Philips depuis les vingt-cinq dernières années, ce son est restitué dans ces derniers enregistrements de façon proprement inouïe. Il s’agit peut-être des plus belles prises de son de piano qui aient jamais été réalisées.

Les dix dernières années, le jeu d’Arrau s’était radicalisé dans la profondeur et l’intériorité, ce qui pourrait être pris pour lourdeur et pesanteur si ce n’était accompagné d’une musicalité hors du commun. Dans ces dernières sessions, cette caractéristique est encore plus apparente et des passages originellement légers (certains impromptus de Schubert, danses des Partitas de Bach) acquièrent une tension hors du commun. C’est pourquoi ces disques ne pourront jamais être considérés comme des références pour les œuvres en question, mais ils sont pourtant parmi les plus beaux disques de piano des trente dernières années.

New World Symphony de Earth Wind and Fire

par Eric Leboucher

Du point de vue musical si tous les Eléments ne sont pas réunis, cela fait plusieurs décennies que le groupe EARTH, WIND and FIRE reste LA référence funk. Certes, le groupe n’existe plus, aujourd’hui, sous sa forme originelle. Et la disparition, au mois de février dernier à 74 ans de Maurice WHITE fondateur, leader et chanteur, tourne une page importante de l’histoire du groupe. En 1971 il crée EWF avec son frère cadet Verdine, et sera rejoint en 1972, entre autres par Andrew Woodfolk (saxophone/élève de Joe Henderson), Philip Bailey (chant) et Al Mc Kay (guitare). Il est à noter que les 2 derniers cités tournent encore, mais séparément. En 1975, date de sortie de l’album Gratitude qui sera double album de Platine, une première pour un groupe noir, Fred (batteur) le troisième de la fratrie White rejoint également le groupe.

Remis au goût du jour récemment, grâce au film « Intouchables », beaucoup ont découvert ou redécouvert ce groupe et leurs morceaux d’anthologie, tels que : September, Fantasy, Let’s Groove, Boogie Wonderland… pour ne vous remémorer que quelques titres.

C’est un morceau plus ancien, tiré de l’album « Gratitude », cité plus haut ; à savoir « New World Symphony »… qui n’a rien à voir avec la célèbre symphonie d’Anton Dvorak, que nous vous proposons de découvrir. On retrouve dans ce titre toute l’inspiration jazz et soul music…qui n’est jamais très éloignée des origines du groupe et qui sont les bases de la musique funk. Il faut écouter….et apprécier la musicalité, parfois déroutante de cette plage musicale de plus de 9’, avec la puissance des cuivres (Trompettes, saxo et flûtes). Le nom provient du signe zodiacal du Bélier puisque Maurice White est né au mois de décembre.

“UMMAGUMMA” Le chef d’œuvre méconnu de Pink Floyd et “JUST A POKE” de Sweet Smoke : le psychédélisme à redécouvrir

par Michel Avenas

Le showroom de Concert-Home présente un concentré de ce que la technologie fait de mieux en matière de hifi, mais il est frappant de constater que les prestigieux ancêtres du son y ont laissé plus que des traces : ne voit-on pas des pavillons d’une forme digne de celle des premiers Gramophones compléter tant l’esthétique que le design acoustique d’enceintes ultra modernes ? Et clairement, pour les audiophiles exigeants, les transistors, les CD et le numérique n’ont pas tué les lampes, les microsillons ni l’analogique. Gageons cependant qu’on ne reviendra pas au mono ! Si tout le monde estime normal aujourd’hui d’avoir (au moins) autant d’enceintes qu’il a d’oreilles, rappelons-nous que les premiers enregistrements de groupes comme les Beatles ou les Rolling Stones, pour ne prendre que les plus prestigieux de l’époque, étaient en mono. La hifi et la stéréo grand public datent en effet de la deuxième moitié des années 60 et je me souviens que certains disques, avec des effets stéréo très prononcés, faisaient alors le bonheur des premiers magasins-showrooms de hifi qui commençaient à fleurir à l’époque. La musique dite psychédélique se prêtait particulièrement à l’exercice, je pense en particulier à deux albums qui alimenteront donc la présente chronique :

« Ummagumma », le quatrième opus de Pink Floyd, Grand Prix de l’Académie Charles Cros.

Ummaguma comprend deux disques, ce qui n’était pas si courant à l’époque de sa parution fin 1969. Le premier de ces disques a été enregistré en public et réunit des superbes versions étendues et largement improvisées des morceaux planants qui ont largement contribué à la renommée du groupe à ses débuts : « Astronomy Domine » ; « Careful with that axe, Eugene » et son cri primal (que personnellement j’associe toujours aux scènes du film « The Shining » de Stanley Kubrick où précisément l’on voit Jack Nicholson manier la hache) ; le spatial « Set the controls for the heart of the sun » ; « A saucerful of secrets » qui, après une progression un peu chaotique, retrouve l’harmonie apaisée d’une lente suite d’accords à l’orgue.

Le second disque, plus expérimental et hétéroclite, réunit des morceaux composés séparément par chacun des quatre membres du groupe et constitue un patchwork d’ambiances diverses. C’est dans ces compositions que l’on trouve quelques curiosités stéréo très marquées : « Grantchester Meadows », chanson très bucolique de Roger Waters mixant au fond de guitare sèche différents chants d’oiseaux et bruits d’animaux et qui se termine par le bourdonnement d’une mouche volant d’un haut-parleur à l’autre, pourchassée par un type qui tente de l’écraser ; le très bizarre « Several species of small furry animals gathered together in a cave and grooving with a pict » (dont le titre est probablement le plus long de toute l’histoire de la musique !) ; « The Grand Vizier’s garden party », composition du batteur Nick Mason, ensemble de collages sonores de diverses percussions.

Il est difficile d’évoquer la musique de « Ummagumma » sans dire un mot de sa pochette, conçue comme pour quasiment tous les albums du groupe par Storm Thorgerson et sa société Hipgnosis. Ces créations ont largement contribué à définir l’esthétisme du groupe.

Au recto de « Ummagumma » un faux effet d’abîme (faux car d’un niveau à l’autre les musiciens changent de place, la scène ne se reproduit donc pas à l’identique) illustre le fait que la musique de Pink Floyd possède plusieurs niveaux de lecture et de compréhension, et également que le groupe est constitué de quatre individualités venant chacune à son tour au premier plan, allusion au deuxième disque. Pour la petite histoire le disque « Gigi » appuyé contre le mur a été remplacé par un carré blanc sur les exemplaires distribués aux USA, pour des raisons de copyright.

Le verso présente tout le matériel utilisé par le groupe, disposé un peu comme un avion de chasse entouré de son armement. Encore pour la petite histoire, une bonne partie de ce matériel leur sera dérobée lors d’une tournée aux USA en avril-mai 1970. Très impressionnant à l’époque, tout ce matériel tenait dans un seul camion, … quand 25 ans après il fallait 50 camions pour transporter le matériel du même groupe !

Just a poke l’album phare du groupe Sweet Smoke, créé en 1967 aux USA

« Just a poke », enregistré en 1970 en Allemagne, constitue l’essentiel de la production du groupe Sweet Smoke, créé en 1967 aux USA.

Cet album se compose de deux longs morceaux (un sur chaque face de vinyl), « Baby Night » et « Silly Sally », tous deux aux allures de jam sessions d’influences diverses, notamment jazz. « Baby Night » comprend même la reprise d’un couplet de la chanson des Doors « The Soft Parade ». Mais c’est surtout le long solo de batterie de « Silly Sally » qui attire l’attention par ses effets spéciaux et stéréo. Le recours au « flanging », qui consiste à additionner à un signal d’origine le même signal légèrement retardé, ce retard étant lui-même modulé à basse fréquence, contribue au dynamisme et à l’originalité de ce passage. De quoi donner le tournis si vous êtes bien placé par rapport à vos enceintes !

Les Grands Pianistes du 20ème siècle

par Marc Darmon

On trouve encore vingt ans après leur parution, par exemple sur Amazon, les disques compact de la collection de Philips «Les Grands Pianistes du XXème siècle », probablement une des plus belles réalisations éditoriales depuis l’avènement du disque compact. Cette collection regroupe 100 albums de 2 disques compacts qui constituent un portrait complet de 72 des pianistes qui ont marqué le siècle. Un total de cent albums, dont aucun ne déparera la discothèque du néophyte, de l’amateur, ou du spécialiste. On disait à sa parution qu’on parlerait encore vingt ans plus tard de cette collection, la preuve est faite.

Les principes éditoriaux ont fait éviter deux écueils qui menaçaient une telle collection. Tout d’abord chaque album peut rassembler des enregistrements dont les droits sont possédés par divers labels. Le choix des morceaux et des interprètes n’est donc en aucun cas guidé par des considérations commerciales ou juridiques. Ainsi, presque aucun des pianistes qui auraient dû avoir leur place dans cette sélection forcément subjective n’a été «oublié » (à mon sens le seul grand absent de cette collection est Yves Nat). Par ailleurs, chaque album est, non pas une «compilation », mais bien un «portrait» : on a privilégié des morceaux entiers et cohérents sans tomber dans le piège de la succession de mouvements isolés.

Il est naturellement très difficile de faire un choix, tant la qualité globale de la collection est réellement exceptionnelle. Comment en effet ne pas conseiller par exemple le portrait de C. Arrau (456-706), qui couvre la période 1928-1976 (!). A. Rubinstein dans Chopin (456-955). Benedetti-Michelangeli dans Ravel et Debussy (456-901), S. Richter dans Prokofiev. Rachmaninov et Les Tableaux d’une Exposition (456-946), ou encore D. Lipatti (456-892), Bolet ou Gieseking. Vous l’avez compris, c’est pour des raisons totalement subjectives que les volumes que nous détaillons ici ont été sélectionnés, ce qui donnera au lecteur une image de l’incroyable niveau de qualité de la magnifique collection de Philips.

Martha Argerich, la plus grande femme pianiste de tous les temps

La pianiste argentine Martha Argerich, probablement la plus grande femme pianiste de tous les temps (on dit beaucoup de bien de Clara Schumann, mais il n’y a pas d’enregistrement), ne joue plus en soliste. On ne l’entend plus au disque ou en concert que dans le cadre de musique de chambre ou de concertos. La sélection de Philips regroupe ici des enregistrements de concertos (incroyable 3ème Concerto de Rachmaninov, pour moi le meilleur de la discographie. superbes 1er Concerto de Liszt et Concerto en sol de Ravel) magnifiquement accompagnés par Abbado, et de piano solo (enregistrés il y a plus de quarante ans, Gaspard de la nuit de Ravel et la seconde Partita de Bach).

Seuls sept pianistes ont l’honneur d’être représentés par trois volumes chacun : Claudio Arrau, Alfred Brendel, Emil Gilels, Vladimir Horowitz, Wilhelm Kempff, Artur Rubinstein et Sviatoslav Richter. On peut effectivement considérer ces sept pianistes comme ceux qui ont le plus marqué la seconde moitié du siècle.

L’album consacré à Vladimir Horowitz est très original. En effet Horowitz a été un spécialiste des miniatures et pièces isolées, virtuoses ou poétiques, des sonates de Scarlatti aux dernières œuvres de Scriabine ou Rachmaninov.

C’est pourtant un ensemble entièrement consacré à Schumann que Philips a sélectionné comme premier portrait. Cette sélection Schumann regroupe des références de longue date Humoresque, les Kreisleriana, les Fantasiestücke op. 111 du volume consacré au pianiste italien Maurizio Pollini. Au côté d’une Sonate de Liszt et d’Etudes de Debussy extrêmement intéressantes car virtuoses et intellectuelles à la fois, on notera une 1ère Sonate de Schumann magnifique. Cette œuvre n’est pas assez connue ni enregistrée alors qu’il s’agit d’un pur joyau. Merci donc à Philips d’avoir intégré cet enregistrement (d’origine Deutsche Grammophon) dans ce portrait au lieu d’enregistrements plus connus et plus réédités (Beethoven, Chopin,…).

Alfred Brendel : le dernier des monstres sacrés du piano

Alfred Brendel est depuis vingt ans le dernier des monstres sacrés du piano, depuis que nous avait quittés en dix ans la génération des Horowitz, Arrau, Bolet, Benedetti Michelangeli, Guilels, Richter, Kempff, Cziffra, Magaloff, Serkin… Il fait désormais figure de doyen auprès de la génération des Argerich, Ashkenazy, Barenboïm, Lupu, Pollini, Perahia ou Zimmerman, et s’est retiré en 2007. De sa discographie immense, j’emporterais sur l’île déserte ses deux dernières intégrales des Sonates de Beethoven (vraiment remarquables), son anthologie Schubert (que l’on commentera ici) et ses enregistrements de Haydn et de Mozart. Alfred Brendel est le seul pianiste encore en vie à avoir l’honneur d’être représenté par six disques dans cette collection. Etrange pianiste, dont on est incapable de dire si le compositeur naturel est Liszt, ou, à l’opposé, Haydn, ou, de façon intermédiaire, Schubert, Beethoven ou Schumann. En effet chacun de ces compositeurs est idéalement interprété par Brendel, jamais classique (même dans Haydn !), toujours richement inventif. Et n’oublions pas ses interprétations de Bach et Mozart, elles aussi dignes de l’éternité. Il est d’ailleurs difficile, malgré l’évolution du style en cinquante ans de carrière, de trouver dans la discographie de Brendel un enregistrement qui n’aurait pas mérité d’être dans la sélection de Philips. Ainsi ses trois «intégrales » des sonates de Beethoven, ses différentes périodes d’enregistrements de Liszt nous montrent bien des visions différentes, mais toujours passionnantes et même évidentes. Brendel est en train de devenir une légende du piano, à l’image de ses modèles, Cortot, Edwin Fischer et Kempff, et plus proches de nous comme le sont devenus Richter et Arrau. Aussi comprendrez-vous pourquoi je ne peux que me féliciter de la sélection qui a été faite pour cette collection (par Brendel lui- même, paraît-il) et recommander très fortement le premier album regroupant quatre des dernières Sonates de Haydn et les deux cahiers d’Impromptus de Schubert. Le dernier volume contient des enregistrements assez connus de l’artiste mais aussi de vraies raretés. Ainsi, à côté du formidable premier concerto de Brahms et du brillant Konzertstück de Weber avec Abbado, de la virtuose Danse Macabre de Liszt avec Haitink, nous retrouvons par exemple avec surprise, mais plaisir, une incroyable cinquième Polonaise de Chopin, complètement métamorphosée, franchement décalée, et qui m’est devenue indispensable.

Les volumes consacrés à Richter : des références absolues

Les trois volumes consacrés à Sviatoslav Richter reprennent des enregistrements à juste titre très célèbres. Ainsi réunies, ces interprétations permettent de montrer l’étendue du répertoire de Richter. Bach n’étant pas représenté dans ces disques (quel dommage que l’on n’ait pas inclus quelques extraits du Clavier bien tempéré), les enregistrements sont principalement consacrés aux musiciens germaniques du XIXème siècle (Beethoven. Schubert. Schumann) et aux compositeurs russes du XXème siècle (Rachmaninov. Prokofiev, Scriabine). Les enregistrements des Sonates de Beethoven ont été réalisés pendant la période 1960-1991. Quelle évolution entre une Appassionata (1960) extraordinaire de force, d’intensité et d’expression et les trois dernières sonates (opp. 109, 110 et III), enregistrées en 1991, remarquables d’intériorisation et de musicalité. L’album Beethoven est à recommander comme complément à des interprétations plus classiques telles que celles de Brendel (Philips) ou Kempff (DG).

Le disque consacré à Schumann regroupe la Fantaisie op. 17, cinq Fantasiestücke op. 12 et les Scènes de la Forêt op. 82. Ces enregistrements réalisés entre 1956 et 1961, accueillis comme des événements il y a quarante ans déjà, sont depuis cette époque des références de l’interprétation schumannienne par leur poésie et leur exaltation. Les Scènes de la Forêt furent même le premier enregistrement de Richter officiellement disponible en Occident, et ce disque a largement contribué à créer la «légende Richter». Ces interprétations font partie de l’histoire de la musique enregistrée. Les musiciens russes sont bien entendu fortement représentés dans les programmes de Richter. Il faut posséder ses enregistrements de Prokofiev, Rachmaninov, Scriabine, Shostakovitch et Moussorgski. Parmi ceux-ci, la collection de Philips propose les Tableaux d’une Exposition de Moussorgski, le second concerto de Rachmaninov (enregistré en 1959, cette interprétation est aussi réussie mais mieux enregistrée que celle de 1957 chez Mélodiya), les Sonates «de guerre» de Prokofiev (n° 6, 7 et 8), ainsi que 7 Préludes de Rachmaninov et 12 Etudes de Scriabine. Inutile de redire qu’il s’agit de références absolues.

This is You : un duo fusionnel pour un jazz rythmique et lyrique.

par Nicolas Petitot

Retrouvailles entre deux grands musiciens compositeurs, le saxophoniste franco-camerounais Jean Jacques Elangué, le pianiste américain Tom McClung. Un duo fusionnel et intime. Leur album “This Is You” produit par Blang Music livre un jazz rythmé, lyrique, très évocateur. Un ami qui dit à l’autre : c’est toi, je reconnais ta voix. La musique comme un échange !

« Le pianiste américain et le saxophoniste africain se sont rencontrés à Paris et ont si bien dialogué en musique qu’ils ont enregistré ici un disque en duo. Plus que rencontrés, ils se sont donc reconnus. Belle histoire du jazz. »
Michel Contat, TELERAMA

« …McClung et Elangué ont gagné leur pari…Sur le terrain d’un jazz qui n’a pas honte de son identité (bebop, blues, ballades) les deux musiciens engagent de véritables dialogues où chacun montre des belles capacités de soliste. Un disque à découvrir avec, cerise sur le gâteau, le superbe Fleurette Africaine de Duke Ellington. »
Philippe Vincent, JAZZ MAGAZINE

« Une merveille de disque en duo, éclatant d’intelligence et de feeling qui réveille le souvenir d’autres mano a mani saxophone piano mémorables…»
Bernard Loupias, LE NOUVEL OBS

« La complicité ‘monkienne’ entre la précision lyrique du piano et la fougue retenue du sax ténor permet de tout faire passer avec une désinvolture pleine de swing »
Samy Hassid, LYLO

« Il est toujours utile de fréquenter de doués ainés. Tom McClung est le pianiste attitré du saxophoniste Archie Shepp tandis que le saxophoniste Jean-Jacques Elangué a souvent joué avec l’un des meilleurs claviers du jazz hexagonal, Alain Jean-Marie. Or Shepp et Jean-Marie ont produit chacun de beaux disques en duo, le premier avec Horace Parlan et Dollar Brand notamment, le second avec Barney Willen par exemple. Rien d’étonnant sans doute à ce que leurs disciples respectifs se montrent eux aussi habiles à cet exercice de face-à-face complice. Dans ce This is You produit par le label Blang Music, ils savent être diserts, voire volubiles, sans sombrer dans le bavardage. Chacun élabore son propos tout en rebondissant sans cesse sur celui de l’autre. Alors que la charge de la pulsation rythmique aurait pu reposer sur le seul piano, elle est au contraire assurée à quatre mains d’un bout à l’autre. Un beau dialogue en vérité. »
Yann Mens, LA CROIX

Le premier enregistrement solo de Jack DeJohnette

par Newvelle Records

Return Features New Compositions and Reinterpretations of Jack’s Classics

Most musicologists agree that the piano is a percussive instrument as well as a melodic and harmonic instrument. Based on this widely accepted premise, the piano and the drum come from the same place.

NEA Jazz Master recipient and legendary jazz drummer Jack DeJohnette knows this as well as any musicologist, and probably better. For more than five decades, DeJohnette has been the rhythmic anchor behind some of the most innovative and groundbreaking jazz ever captured in the studio or created on stage. Along the way, he has collaborated with legends: Miles Davis, John Coltrane, Thelonious Monk, Keith Jarrett, Pat Metheny and many others.

But even before he was a drummer, DeJohnette was a pianist. He took his first musical steps on piano as a child before switching to drums, but colleagues and fans who know him best also know him as a brilliant piano composer whose keyboard work has been featured on various recordings over the course of his career.

Jack DeJohnette the pianist steps into the spotlight alone in the spring of 2016 with the release of Return, the very first solo piano recording of his long and distinguished career. Return, scheduled for a vinyl-only release in April of, 2016, on Newvelle Records, features two brand new compositions as well as reinterpretations of compositions recorded with earlier bands and projects. Newvelle’s new and exciting subscription only business model caters to the serious audiophile listener.

“Recording a solo piano project is a very challenging, because it’s just you,” he says. “So I really had to think about the repertoire – what I would record, what would make sense. I wrote two new pieces, and I also played some of my earlier works that I had recorded previously with various ensembles. It was a challenge for me – and an exciting one – to play my own music in a new way. I didn’t want to be in competition with other musicians. I just wanted to make a statement with this record.”

The statement is clear from the very first track, “Ode to Satie,” a brand new composition from DeJohnette. The piece draws its inspiration from – and pays tribute to – the short, atmospheric Gymnopedies composed by French pianist Erik Satie in the late 1800s. “They are very peaceful compositions, especially when you consider the frantic world we live in,” says DeJohnette. “They have always relaxed me, so I drew inspiration from them when I composed this piece. I wanted to conjure up the moods they represent. When you hear the track, you can hear Satie’s influence.”

“Ebony” is a reinterpretation of the DeJohnette composition originally wrote and recorded for the 1980 album, Special Edition. “I had never recorded it on solo piano, so it was fun to do it that way. My approach here is totally different from the arrangement that I recorded with that band. It’s in a number of different odd meters – three-four, seven-four, six-eight – which just makes it a fresh take on one of my past compositions.”

“Silver Hollow” revisits the classic DeJohnette piece first recorded for the New Directions album with guitarist John Abercrombie, trumpeter Lester Bowie and bassist Eddie Gomez in 1978. “Silver Hollow is the name of the area where I live in upstate New York,” says DeJohnette. “It’s a very special piece that celebrates an equally special place. It’s a song that captures the love I have for this beautiful part of the country.”

Every artist has a muse, and DeJohnette has Lydia, his wife and life partner of many years. “Lydia,” which DeJohnette originally recorded with Dave Holland, John Abercrombie, Alex Foster and Mike Richmond for the New Rags album in 1977, is his ode to her. “This song gets better and better every time I play it,” says DeJohnette. “Lydia is a very, very important person in my life. She is my inspiration. A lot of things I have accomplished in my career would not have been possible without her wisdom and inspiration. I’m blessed. I have a great muse. I love her very much.”

The version of “Blue” within this set is at least the third version DeJohnette has recorded since he first composed it for the Gateway Trio’s Gateway 2 album in 1977. He recorded it again with Special Edition a few years later. “This version is more rubato than previous versions,” says DeJohnette. “The tempo is more elastic. And it’s in a minor key, which makes it a dark but beautiful melody.”

The second of the two new pieces on Return is the churning “Dervish Trance,” a song inspired by the whirling meditative dance of the Sufi Dervishes. “I had actually come up with the melody while touring with the Spring Quartet an ensemble consisting of Joe Lovano, Esperanza Spalding and Leo Genovese and myself. We performed the song live several times before I adapted it further for this recording. I titled the composition “Dervish Trance,” being inspired by Sufi who I had seen a few years ago – once on TV and then again in person. It’s fascinating to just watch them spin around when they get into this altered state of consciousness,” says DeJohnette

The atmospheric “Indigo Dreamscapes” originally appeared on Parallel Realities, DeJohnette’s 1990 recording with Pat Metheny and Herbie Hancock. “This version has kind of a pastel sound to it,” says DeJohnette. “It has a nice simple melody and groove. I just like the way it feels.”

“Song for World Forgiveness” first appeared on Live in Tampere and Berlin, a 2000 collaborative recording project featuring DeJohnette and saxophonist, clarinetist and composer John Surman. “I wrote the piece as a meditation to put a positive vibration into the world,” says DeJohnette. “There are a lot of things that humanity has done to itself that need to be undone before we can move to a better place, and we can’t do that unless we find a way to forgive. It’s a song for forgiveness so we can elevate ourselves and move to the next level of consciousness.

The breezy and carefree “Exotic Isles,” also from the Parallel Realities album, “is a sound that reminds me of some nice island in the Mediterranean,” says DeJohnette. “That’s the kind of feeling it’s always given me. That was the title that came to me after I wrote it.”

The haunting closer, “Ponta de Areia,” was written by Brazilian guitarist, pianist, vocalist and composer Milton Nascimento, a longtime favorite of DeJohnette. “The idea behind the song is that there was a train that used to go to Ponta de Areia in Brazil,” he explains. “People used to get there by bridge, but then the bridge was taken down, so there was no way to get there by railroad anymore. So the people lost their connection to the outside. The melody is repetitive, and the more you play it, the more beautiful it becomes. In the beginning, it has a nice sort of nursery rhyme – a light, airy treatment of the melody. And I ended it the same way. It’s a nice way to say goodbye and send the listeners on their way.”

Whatever the connection between drums and piano – percussion, melody, rhythm, harmony or all of the above – DeJohnette admits that he didn’t think about it too much when he went into the studio to lay down tracks in the making of Return. “I was just going for a mood, a feeling,” he says. “I didn’t try to intellectualize anything. I just wanted to take the music to a different space and let the spirit take me – and take the listener – wherever it wanted to go. It’s a collaboration of mind, body, soul and spirit. It’s a return to something basic and universal and beautiful.” Newvelle Records